De RONK Les solos Fouga ont toujours été un enchantement, particulièrement les quelques solos de nuit. Au retour de l'un de ces derniers, j'intègre le vent arrière derrière le Fouga AP (de mémoire, le n° 11) à qui la tour vient de donner le n° 2 à l'atterrissage. Je m'annonce immédiatement derrière et la tour me donne également le n° 2. Sans réfléchir, je rappelle immédiatement : " 2 comme papa ? ". Un borborygme me signale que le contrôleur est en train de s'étrangler de rage devant ce qu'il pense être un si mauvais jeu de mots. Mais ses méninges travaillent vite, c'est d'une voix calme qu'il se reprend : " Négatif, vous êtes n° 3 ". Un atterrissage sans problème termine trop tôt ce vol magique.
Amin-Ducros ? 1972: Chargé d'aller étudier la possibilité de maintenance des Fouga d'Amin Dada, ( non, non, ce n'est pas à cause de Ducros qu'il est devenu fou et sanguinaire ), je me suis retrouvé sur le fauteuil présidentiel, à sa place, pour assister au match de foot opposant l'équipe ministérielle, capitaine Amin soi-même, aux ambassadeurs africains à Kampala, match arbitré par l'évêque du lieu en "midi-soutane". Il y eut une mi-temps ... plus trois autres de longueurs croissantes et orageuses, les buts marqués par l'Ouganda devant déclencher des primes. Car, à 20 minutes de la fin, le score était de 0 à 3. Et il y eut un ballon mort, et un gardien adverse fit un pas de côté, Amin prit son élan, et l'honneur fut sauf, à deux reprises!
2 - En second lieu, sur le thème : "... littéralement, sans hésitation ni murmure." Mission sur Fouga avec mon moniteur habituel (désigné H*) par un très chaud après midi de l'été 58. Au menu de la séance, et en hors d'oeuvre, décollage mono réacteur. H* est détendu - son élève suit très honorablement la progression ! - La clim aidant H* peut même s'offrir une très légère somnolence dès le roulage. Une dizaine de secondes après le lâcher des freins H* ordonne : "Coupez le réacteur droit". J'exécute sans mollesse, avec néanmoins une certaine difficulté : mouvements alternatifs de tête, haute pour maintenir l'alignement et surveiller le badin, basse pour rechercher au fond de la caisse l'emplacement des robinets d'arrêt, trouver le bon et opérer la fermeture. Ma première réaction : "un peu maso le gus qui a inscrit cette manip à la progression" Le badin grimpe dès lors vraiment sans conviction; le bout de piste, lui, se rapproche allègrement, et la place arrière reste étrangement muette. Ma 2e` réaction : "faut être un peu c.. vraiment !" La vitesse de décrochage atteinte, le bout de piste aussi. Tout à la fois, le Fouga quitte le sol sur la pointe des pieds, H* pousse un "Nom de Dieu" tonitruant et le train est rentré. Un petit instant de panique avec les peupliers qui sont dans mon collimateur mais qui finissent tout de même par s'effacer sous le fuselage. Successivement : -la tour de contrôle sur la fréquence : "c'était tangent hein !" -le moniteur sur l'interphone : "montez à 5000', ré allumez, on s'expliquera après" -moi (intérieurement) : ma 3éme réaction : "faut être vraiment, vraiment c.." Mission poursuivie conformément à ce nouveau programme, l'explication de gravure avec H* tournant plus exactement à l'explication de texte portant sur les différences aéronautiques entre les verbes "réduire" et "couper". Amende honorable faite par H*( pas de viscosité mentale retenue à mon encontre !!!) Mission achevée au bar. Pot payé par H* bien sûr.
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